Type | SUJET |
Collection | Gaumont (Journal Gaumont) Journal Actualité |
Durée | 00:04:33 |
Coul. son | NB Sonore |
6924GJ 00007
Titre : LE SALON DE L'AVIATION ET DE L'ESPACE. LE MEETING DU BOURGET
1ère diffusion : 1969
FRANCE. Le Salon de l'Aviation et de l'Espace. Le meeting du BOURGET. Le Quarantième Anniversaire du Raid de l'Oiseau CANARI. Pendant deux jours ce fut l'apothéose dans le ciel du BOURGET. Entre le monoplan de Louis BLERIOT qui le premier franchit la MANCHE et ce vol de CONCORDE devant des centaines de milliers de spectateurs, soixante ans exactement ont passé. Tout ce que l'aviation Mondiale compte comme prototype ou appareil de série, a évolué au cours de ce meeting d'une exceptionnelle ampleur et deux cent appareils ont donné au public un très grand spectacle. Dans la foule qui assistait à ce festival aérien, nous avons retrouvé Armond LOTTI. Qui est ce, demandera la nouvelle génération. Avec René LEFEVRE et Jean ASSOLANT, ils étaient pour la jeunesse de 1929 ce que les cosmonautes sont à celle d'aujourd'hui. LOTTI avait acheté un avion Bernard, équipé d'un moteur HISPANO de six cent chevaux pour essayer d'offrir à la FRANCE des lauriers qu'elle n'avait pas encore gagnés sur l'ATLANTIQUE, et au début deJuin, l'Oiseau Canari décollait d'ORLY. Synchrone LOTTI. " Il y a quarante ans, effectivement l'Oiseau Canari qui était consigné à ORLY, quittait clandestinement son hangar, atterissait à SOUTHAMPTON était chargé sur un cargo Américain et de là envoyé jusqu'aux ETATS UNIS, où il allait tenter la première traversée aérienne Française, Ouest en Est, de l'ATLANTIQUE Nord la quatrième Mondiale ". Quelques jours plus tard, sur la plage d'Old ORCHARD, près de NEW YORK LEFEVRE et ASSOLANT qui entourent LOTTI se préparaient à décoller. On était exactement le treize Juin 1929. Synchrone. " Il fallait alors demander au matériel le maximum, généralement beaucoup plus que le maximum. Il fallait décoller sur des terrains en général trop courts, avec des avions trop chargés. Il fallait que le moteur tienne et on lui demandait des efforts superflus. Les risques étaient assez nombreux ". A l'heure prévue, l'Oiseau Canari s'élance. C'est sa deuxième tentative. Il roule, roule, roule, sans parvenir à se soulever. A quinze heures zéro huit minutes ASSOLANT l'arrache au sol in extrémis. Loin de la foule, une jeune Américaine regarde avec angoisse l'avion qui s'éloigne. Elle s'appelle Madame ASSOLANT depuis quarante huit heures. Elle ignore que dans l'avion un passager clandestin risque de tout faire échouer. Synchrone. " Fut ce par une sorte de prémonition de ce qu'allait étre mes activités sur la fin de ma carrière, que j'avais adeptée, que nous adaptâmes cette vieille formule du vigneron lorsque le vin est tiré, il faut le boire. Ce vin, cette coupe, eh bien, nous étions bien décidés à la boire, s'il le fallait jusqu'à la lie ". Après vingt huit heures de vol l'Oiseau Canari réussissait à se poser en ESPAGNE. Le premier succès Français sur l'ATLANTIQUE était du à une entorse au règlement, car l'Administration avait refusé d'immatriculer l'appareil. Ceci ne fut pas sanctionné, bien au contraire. On pardonna même au passager clandestin, grâce à lui, un avion Français avait pour la première fois transporter un passager au dessus de l'OCEAN. Tel fut l'exploit d'ASSOLANT, de LEFEVRE et de LOTTI. Synchrone. " 1928, 1929, c'était l'époque des records, des grands raids, l'homme voulait aller plus vite et toujours plus loin. Ca n'a pas beaucoup changé depuis, à part que lesperformances sont devenues telles qu'elles finissent par ne plus étonner ". Non, elles n'étonnent plus et pourtant si les avions ont aujourd'hui tant d'aisance dans le ciel c'est bien grâce à la hardiesse de quelques pionniers. Aujourd'hui Armand LOTTI cultive tranquillement ses vignes de la Tillède. A l'ère des Boeings, des CONCORDES et des cabines spatiales, son raid et celui de ses compagnons peut s'inscrire au dossier des performances d'un temps révolu. C'était pourtant une grande aventure, une aventure qui n'a guère que quarante ans.