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Fiche Document : 1971ARKF 01461 - ZAKHAR BERKOUT

 
 
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Type LONG METRAGE
Collection Arkeion Films
Fiction
Durée 01:36:00
Coul. son Couleur  Sonore
Droits  Verrouillé
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Référence

1971ARKF 01461

Titre

ZAKHAR BERKOUT

Dates

1ère diffusion : 1971
Prise de vue : 1971

Résumé catalogue

Chef d’une communauté libre des Carpathes, Zakhar Berkout s’oppose à l’invasion des hordes mongoles sur le chemin de l’Europe. Loin de se résigner au pouvoir des boyards, Berkout dénonce la félonie du voïvode Touhar Vovk, rallié aux Mongols et désavoué en cela par sa fille Myroslava, amoureuse de Maxime Berkout. Au terme d’un combat incertain, les montagnards attirent l’armée de Bouroundaï dans un défilé qu’ils inondent. Mais Maxime, retenu en otage, trouve une mort héroïque.

Résumé descriptif

Épopée historique tirée du roman éponyme de Ivan Franko. --- Prix et récompenses : Meilleur film au Festival du Film de l'URSS, 1972 Premier prix et Prix de la meilleure photographie au Festival « Molod ’ molodym » de Dnipropetrovsk, 1971. Prix de la meilleure création dans la catégorie épopée historique au Festival pan-soviétique de Tbilissi, 1972 --- Manifestement influencé par le cinéma de Kaneto Shindo et d ’ Akira Kurosawa, Léonide Ossyka livre une superproduction, équivalente des films de la même époque, Le Dit de Roustam du Tadjik B. Kimjagarov ou Gerkus Mantas du Lituanien M. Gedris, des œuvres exhumant des pans d ’ histoire du Moyen-Âge dominé par la violence. L ’ idée du film revient cependant à Hryhoriï Yakoutovytch, décorateur sur les Chevaux de feu de Paradjanov, qui travaillait à l ’ époque sur une série de gravures, inspirées des chroniques médiévales. Après le pittoresque Zakhar Berkout de Joseph Rona tourné en 1929 aux Studios d ’ Odessa (film muet non distribué et considéré comme perdu), dans l ’ histoire du cinéma ukrainien, le film de Léonide Ossyka est le premier à être entièrement consacré à la Rous ’ kiévienne. Il met en lumière les derniers îlots de résistance à l ’ expansionnisme féodal des princes kiéviens et galiciens et à la propagation du christianisme dans les vallées les plus reculées des Carpates, où vivent en totale autarcie des micro sociétés patriarcales. Pour garder les marches du royaume, les princes attribuent des terres inexplorées aux nobliaux. La tribu de la vallée de Toukhla est celle qui résiste le plus longtemps au prince Daniel, préoccupé, après le saccage de Kiev et de Terebovla, par l ’ invasion imminente des Mongols que souhaitent certains boyards. Le film fut tourné in situ, d ’ abord dans les Carpates, avec les habitants de Toukhla, Skole, Klymets, descendants des montagnards qui arrêtèrent un moment les hordes mongoles. Pour des raisons climatiques et économiques, il le fut aussi en Kirghizie, mais se heurta aux difficultés que représentaient l ’ altitude à laquelle devaient s ’ effectuer les prises de vues et l ’ impossibilité d ’ acheminer les groupes électrogènes. A défaut de projecteurs, de grands miroirs réfléchissants éclairèrent des scènes grandioses sous un soleil de plomb, méthode empruntée à Perestiani (Les Diablotins rouges). Pour certains, le film d ’ Ossyka reste marqué par un manichéisme militant qui, au second degré, peut être perçu comme une mise en garde contre le péril jaune. Cependant, cette ultime création de l ’ école poétique de Kiev est doublée d ’ un patriotisme sui generis, à cent lieues d ’ un sentiment supranational comme l ’ exige la culture marxiste. Initialement, le film n ’ est soumis à aucune doctrine délétère ou théorie de la lutte des classes, rappelant que les Carpates sont les derniers contreforts de l ’ Europe libre, où depuis la nuit des temps se manifeste une résistance politique, religieuse, économique et culturelle. Cependant, avant que ne s ’ abatte une chape de plomb sur les dernières résistances artistiques et intellectuelles en Ukraine, et avant que le film d ’ Ossyka ne soit interdit d ’ écran dès 1972, Zakhar Berkout a juste le temps de franchir le rideau de fer. Présenté en France aux Journées de Poitiers, en 1973, il restera néanmoins un chef-d ’ œuvre inconnu à l ’ étranger. Ce film a aussi le mérite d ’ être interprété par les piliers de l ’ école poétique de Kiev, et notamment par Antonina Leftiï, qui joue son plus beau rôle dans le cinéma ukrainien, Ivan Havrylouk (Maxime), Ivan Mylolaïtchouk (Lubomir), Boryslav Brondoukov (Bouroundaï), Bolot Beïchenaliev (Péta, le superbe chef mongol aux yeux d ’ argus). Enfin, la palme de l ’ interprétation revient à Kostiantyn Stepankov qui, par sa performance dramaturgique shakespearienne ne cède en rien à celle de Symtchytch dans le rôle-titre... C ’ est dans le plan final qu ’ est crypté le dernier message de l ’ école de Kiev et, dans une certaine mesure, de la cinématographie ukrainienne tout entière. Il est le dernier maillon d ’ une chaîne constitué par un demi-siècle de cinéma dont les fondements furent jetés par Alexandre Dovjenko, l ’ inspirateur de plusieurs générations de cinéastes ukrainiens et étrangers !

Générique / Crédits

ACT : Borislav BRONDOUKOV ; Ivan GAVRILIOUK ; Antonina LEFTI ; Ivan MIKOLAITCHOUK ; Vassili SIMITCH ; Konstantin STEPANKOV
DEC : Mikhaïl RAKOVSKI ; Gueorgui YAKOUTOVITCH
IMA : Valeri KVAS
MUS : Vladimir GOUBA
REA : Leonid OSSYKA
SCE : Dmitro PAVLYTCHKO
SON : Anatoli TCHERNOOTCHENKO