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Historique

 

Léon Gaumont
Charles Pathé
Générique Pathé Revue

Témoins du monde

Dès 1896, les sociétés Pathé et Gaumont s'intéressent à l'actualité, proposant des sujets tournés sur le vif ou reconstitués, leur sortie est alors irrégulière.

Il faudra attendre 1909 pour saluer la naissance du Pathé Journal, un genre nouveau, aussi apprécié qu'imité à travers le monde. En 1910, Gaumont lance son journal cinématographique hebdomadaire Gaumont Actualités.

Dès qu'un événement important se produit et qu'il a été possible à un des opérateurs d'en saisir les péripéties, un film est édité. Pour chacune des compagnies, les diverses agences ou succursales établies à travers le monde prêtent leur concours pour ces prises de vues permettant de donner à cette revue 'un caractère international et universel'. Les actualités, passant après le film, clôturent le programme.

Il faut avoir la primauté de l'information et la primauté de la projection. L'émulation entre les deux sociétés amènera également chacune d'elle à développer de nouveaux procédés notamment autour de la couleur. Alors que Pathé choisit de développer le pochoir (images coloriées une à une), Léon Gaumont opte pour la Trichromie (un objectif divisé en trois parties sélectionnant trois couleurs primaires).

Lorsque la guerre éclate, Gaumont envoie sur le front Pierre Perrin en qualité d'opérateur. Il y retrouve trois confrères représentant chacun un journal d'actualités filmées : Alfred Machin pour Pathé, Georges Maurice pour Eclair et Pierre Emile pour Eclipse. Tous trois formeront l'embryon de la future Section photographique et cinématographique de l'armée. L'édition du journal hebdomadaire doit s'arrêter pendant la guerre.

Pour sa reparution en 1919, Gaumont édite un journal humoristique bimensuel d'une dizaine de minutes Le Canard en Ciné diffusé avec le journal. Pathé se diversifie également, dans un autre genre, avec le Pathé Revue.

Générique Pathé Gaumont Metro

Le coq et la marguerite

En 1927 Gaumont et Pathé s'allient une 1ère fois et confient à la Loew Metro Goldwyn le soin de produire un journal commun, le Pathé-Gaumont-Metro-Actualités. Après la rupture des accords généraux entre la Société des établissements Gaumont et la Metro Goldwyn Mayer, ce journal continue sous le nom de Pathé-Gaumont-Actualités jusqu'en août 1931.

De 1932 à 1935 outre le journal, Pathé Natan diffuse une nouvelle édition hebdomadaire originale : Les Actualités féminines.

 

France-actualités-gaumont

En avril 1932, le groupe industriel Empain, pour diversifier ses activités et s'implanter dans le cinéma, fonde avec la Gaumont-Franco Film-Aubert (G.F.F.A.), la Société française d'actualités parlantes et de films documentaires France-Actualités. Le premier numéro du journal France-Actualités-Gaumont paraît en octobre 1932.

 

Gaumont et l'agence Havas

Devenu majoritaire dans France-Actualités grâce à l'agence Havas, la G.F.F.A. lui en rétrocède immédiatement une participation importante. Ces accords offrent au journal toutes les facilités données aux correspondants d'Havas dans le monde entier, et l'appui d'un réseau de distribution dans les pays francophones. Le 9 mars 1936, l'agence Havas est chargée par la G.F.F.A. de l'exploitation, de la composition et de la fabrication du journal qui devient Havas-France-Actualités-Gaumont, la G.F.F.A. devant en assurer la distribution pendant neuf ans. L'édition de ce journal est confiée en mai 1936 à une nouvelle société créée par l'agence Havas, les Diffusions modernes, société à laquelle France-Actualités apporte en juillet 1939 tous ses biens avec, entre autres, sa collection des journaux édités depuis 1932.

Générique France Actualités

Journaux de guerre...

Pendant l'Occupation, lorsque les Allemands veulent éditer un journal en zone occupée, ils exigent d'Havas le titre France-Actualités et Havas doit s'incliner. Les firmes Gaumont et Pathé, sous la pression des pouvoirs publics, souscrivent chacune pour 30 % et constituent ainsi la totalité de la participation française. Les projections du journal France-Actualités engendrent souvent des manifestations violentes. Les directeurs de salles se voient contraints de laisser leurs salles éclairées pendant les projections de ce journal en raison des manifestations du public. L'instauration d'un journal unique en zone occupée pousse la Société nouvelle des établissements Gaumont (S.N.E. Gaumont) à éditer avec le concours de Pathé un journal en zone libre. De 1940 à 1942, Pathé et Gaumont produiront donc les actualités diffusées dans les salles de la zone sud, le Pathé Journal Marseille (ou Journal de Vichy).

Cependant, dès 1942 et jusqu'en 1944 un seul journal est diffusé sur l'ensemble du territoire : France Actualités, produit par une société mixte franco-allemande - issue de négociations entre l'occupant et le gouvernement de Vichy - détient alors le monopole de diffusion sur tout le territoire. A partir de l'automne 1943 il est presque entièrement contrôlé par l'occupant.

Les éditions Pathé et Gaumont renaissent toutes deux en 1946.

 

La censure garde l'oeil !

La censure à l'égard de l'information devenue plus libérale sous la Quatrième République sévit de nouveau pendant la guerre d'Algérie. Tous les mercredis, les actualités sont présentées à un comité auquel participe le chef de cabinet du ministre de l'Information. M. Jean Jay témoigne de l'impact de ce mode d'information au moment même où s'affirme la télévision : 'Notre correspondant nous envoya des images du départ de Georges Bidault : le président du Conseil favorable à l'Algérie française fuyant son pays. Avant de projeter le film, je téléphone à des confrères de la télévision qui l'avaient passé la veille, ce qui me permit de constater que mon correspondant travaillait aussi pour la télévision. Arrive le mercredi, le chef de cabinet me dit que le ministre veut me voir. Il me suggère de couper ce sujet. Je lui apprends que la télévision l'a passé la veille au soir, celui-ci me répond alors : la télévision, ça m'est égal, les gens sont chez eux, ils ne manifestent pas, si cela leur déplaît ils coupent, mais dans une salle, vous vous rendez compte ! Il y en a qui vont applaudir... d'autres vont siffler...'

Opérateur d'Eclair Journal
Générique Gaumont Pathé magazine

Les années télévision

Depuis l''apparition de la télévision en 1949 et avec l'essor de celle-ci, redéfinir leur politique éditoriale devient une absolue nécessité pour Pathé comme pour Gaumont dès les années 50 : au noir et blanc peu contrasté de la RTF, leur rédaction oppose ainsi la couleur dès 1955. Au traitement purement factuel de l'actualité télévisée, elles répondent par une approche fouillée de sujets soigneusement sélectionnés (grands reportages de visites de villes étrangères, de portraits d'artistes ou encore traitant de thèmes de société).

De plus en plus nombreux devant leur petit écran les téléspectateurs perdent progressivement le goût des actualités cinématographiques.

Eclair Journal abdique en 1969 date à laquelle Gaumont prend une participation importante dans la société Eclair Journal. En avril 1975, Gaumont et Pathé s'unissent dans un dernier titre commun « Gaumont Pathé Magazine » mais ne retardent l'échéance que de quelques mois. Pathé cinéma et Gaumont se retirent du titre au milieu des années 70. Les opérateurs arrêtent définitivement de tourner en 1981.

Les cinémathèques

Les Actualités cinématographiques, les documentaires, les collections de plans de sujets extrêmement variés constituées au fil des années par les rédacteurs en chef ainsi que les sujets non retenus dans les choix éditoriaux et les chutes ont été précieusement conservés. Soit des milliers d'heures d'images incontournables qui, malgré une existence comparable des deux sociétés, sont bien singulières du fait de politiques éditoriales différentes.

En outre, Gaumont comme Pathé a eu pour souci d'enrichir ses collections par une politique d'acquisition (Archives américaines, Arkeïon, Atlantic Films, films d'amateurs, Roger Pic, Samouraï, Sygma TV) ou de commercialisation (Alain Lartigue, Braunberger, Claude Caillet, Conus, Films A Cellier, JL Productions, Kanapa, Laurence Lemaire, Lodge Productions, Mahuzier, ONF, Orchidées, Periscoop, Tadié, Théopresse, TYM Video Production) ce qui permet aujourd'hui à GP archives de proposer une collection de 1896 à nos jours permettant d'illustrer l'Histoire du 20ème siècle et l'actualité du 21ème siècle.